Samedi 2 octobre 2010 à 20:48

 

Premier plan : Une jeune fille attend sur le quai d’une toute petite gare. Ses doigts tourne des pages que ses yeux désertent. La pendule avance doucement, quelques personnes passent, des étudiants, des sacs de cours sur le dos, des valises à roulettes.
Le train arrive. Un va et vient. Les deux filles s’aperçoivent, et s’embrasse en se touchant très peu, en se touchant des yeux. Celle qui arrive porte un long manteau, vert bouteille, sorti d’un autre siècle, un sac de voyage.

Deuxième plan : Le bord d’un lac, les deux filles marchent en équilibre précaire sur une pente douce d’abord, puis de plus en plus d’abrupt. Assises sur deux pierres plates, on voit leur lèvres bouger, et puis parfois leurs visages se tendre dans un rire silencieux, se flouter dans une réflexion.
Celle assise le plus haut a les genoux joints et les pieds épars. Ses mains détendues longent ses genoux. Quand elle rit, que ces épaules tressautent au rythme de ces cheveux châtains sur sa joue, elle est très belle.
Elles ramassent des pierres qu’elles soupèsent, les doigts crispés et blanchis, les muscles du bras bandés pour les jeter le plus violemment possible.
Les pierres se brisent avec un bruit d’os broyés, avant d’aller s’échouer au fond de l’eau.

Troisième plan : Une maison, qu’on devine familiale. Une phrase : « Vous voulez venir ? ».
Bouffée de peur.

Quatrième plan : il fait sombre, on voit le soleil se lever à travers les volets.
L’une des filles, enlacée, s’est endormie.
L’autre marche pieds nus dans la rosée froide. Elle apparait dans le petit matin, au tee-shirt blanc et asymétrique, qui dénude piteusement une épaule, un bras.
Elle court dans les chemins, des larmes noirâtres le long des doigts. Elle court comme un enfant dans le noir, son lacet bat dans la terre boueuse. Elle court, et c’est la dernière image, ce point qui disparait.

 

Et les lucioles sont mortes, comme chaque matin.  




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"Finalement, c'est pas leur age ou le fait qu'elles soit des filles qui importent le plus...mais seulement que nous les ayons aimé, et qu'elles n'ont pas entendus notre appel et qu'elles ne nous entendent pas les appeler aujourd'hui dans cet endroit ou elles se sont retirées, afin d'être seules pour toujours. "


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