Dimanche 27 avril 2008 à 15:37





Château de sable, soirée du 25/04/08

Claire decide de prendre par l'intérieur des terres et se dirige vers le nord, pour renouer avec la côte et silloner les routes, plus étroites, qui montent et descendent sans arrêt, à gauche le bocage, les moutons, les champs de blé, à droite la mer par dessous les falaises. Un peu plus loin, bordé des galets, le bout du monde, le sentiment qu'elle ne pourra jamais aller plus loin que cela.

Perdu à des milliers de kilomètres, elle ne se sentirait pas plus au bord extrême du monde. On pourrait se laisser tomber à l'eau et mourrir tranquille, se dit Claire. Perdue dans ses K Way, Claire longe l'eau interminablement, avec le vent de côté, les moutons pas loin, l'herbe rase. Puis elle repart en songeant que Loïc a dû trouver là ce qu'il cherchait, ce lieu nouveau, et qu'on a toujours connu. Claire sent bien qu'ici, en son bord extrême, en sa fin prochaine, en sa retraite même, elle, comme Loïc, puisqu'ils sont pareils, identiques, pourrait se sentir appartenir au monde.
Elle sait que Loïc ne partira plus, que les cartes postales se succéderont nombreuses, toutes portant le cachet des environs, La Hague, Portbail ou même plus au sud, qu'importe.





Epave prés du port, le 23/04/08

Claire est là depuis trois jours. Elle a peu dormi, s'est baladé beaucoup, a sillonné les environs. Elle a pris du vent plein le visage, s'est laissé engourdir par le froid, est revenu sur la plageet a regardé les gouttes d'eau sur sa peau, qui glissent ou s'étalent. Eclatent même parfois. Elle a marché le long de l'eau, même lorsqu'il avait plu. Elle a aimé ça, la mer sous la pluie, le ciel un peu bas, le vent, ce quelque chose de mélancolique, de doucement nostalgique. Nous sommes des monstres de nostalgie, disait Loïc.





Randonné dans les terres, le 23/04/08

Portbail, ce n'est pas grand chose au millieu des marais, au bord de l'océan. c'est moins un village pour touristes qu'un lieu pour vivre, avec le sentiment de toucher quelque chose de juste, cette "vérité des choses" dont parle la chanson. C'est désert. Une ou deux trés belles maison semblent des lieux ou vivre serait possible. Claire hésite a formuler ce qu'elle pense vraiment de cet endroit. Ce sentiment d'enracinement à la fois trés neuf et trés ancien. Cette évidence, aussi.


Je vais bien, ne t'en fait pas d'Olivier Adam



Samedi 26 avril 2008 à 22:32



Le professeur

Élève Hamlet!


L'élève Hamlet (sursautant)
… Hein… Quoi… Pardon…. Qu'est-ce qui se passe… Qu'est-ce qu'il y a… Qu'est-ce que c'est?…

Le professeur (mécontent)
 Vous ne pouvez pas répondre “présent” comme tout le monde? Pas possible, vous êtes encore dans les nuages.

L'élève Hamlet
Être ou ne pas être dans les nuages!

Le professeur
Suffit. Pas tant de manières. Et conjuguez-moi le verbe être, comme tout le monde, c'est tout ce que je vous demande.

L'élève Hamlet
To be…

Le professeur
En Français, s'il vous plaît, comme tout le monde.

L'élève Hamlet
Bien, monsieur. (Il conjugue:)
    Je suis ou je ne suis pas
    Tu es ou tu n'es pas
    Il est ou il n'est pas
    Nous sommes ou nous ne sommes pas…

Le professeur
(excessivement mécontent)
 Mais c'est vous qui n'y êtes pas, mon pauvre ami!

L'élève Hamlet
C'est exact, monsieur le professeur,
    Je suis “où” je ne suis pas
    Et, dans le fond, hein, à la réflexion,
    Être “où” ne pas être
    C'est peut-être aussi la question.






























Maison de Jacquet Prevert, Omonville-la-Petite,le 21/04/08





<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast