Mardi 19 janvier 2010 à 9:37


J'essuierais et j'embrasserais ton front quand tu fera des cauchemar la nuit, et je serais ton corps, tremblant comme celui d'un enfant, on tremblera a deux du grincement de l'armoire.

J'apprendrais a rouler tes cigarettes, à tasser le tabac, quand dehors le froid t'aura engourdi les mains.

On ira voir les villes mortes de Normandie, et, en novembre, on ne sera que deux dans l'immensité de la mer.

On fondra nos maux dans nos mots partagés.

Je me loverai dans ta main au cinéma, et je pleurerai sur ta peau pour une innocence bafoué au cinéma.

On s'endormira sans avoir mal, sans avoir peur, sur les moldy peaches. On colorera nos vies des mêmes B.O.

On photographiera les reflets de la lumière dans les flaques de pluie, la nuit. On ira écouter lire, la tête posé sur les bras.

Je respirerai l'odeur de poussière dans tes cheveux, quand on s'allongera sur le parquets de maison désertés, et le tissu démodé des fauteuils sur lesquels tu étendra tes jambes.

On s'inventera un nouveau prénom, et j'essaierai pas de te faire croire que les enfants ne meurent jamais.

On incarnera quelque uns de nos joyaux, même pas palissants sous le soleil cruel de midi.

On s'écrira en hésitant, en mettant une heure à rédiger quelques phrases, qu'on se retiendra d'effacer.

On aura peur de nos rêves trop grand pour nous, on s'engueulera, on y croira plus, on aura mal, on y croira à nouveau, la nuit.

Tu dira que je suis la bizarrerie du monde, et ta tendresse.

On ira marcher partout l'été, dédale de campagne, de villes et de plages, on dormira sous ma petite tente, rouge et pas étanche, on vendra des journaux pendant trois jours pour tout claquer un matin, en s'offrant le petit dej' dans un café de luxe, on sera dégueulasse sur les banquettes immaculé, et on achètera un livre défraichi dans une brocante, avec les 50 centimes qui nous restera, je le lirai à voix haute dans la chaleur de l'après midi, pendant que tu caressera ta sèche.

Le temps nous tuera, nous déroulerons chaque instant, en attendant. Croira tu en notre immortalité suspendu ?

Nous n'inventerons rien.

 

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« Qu'importe ton corps, qu'importe pourvu que ce soit toujours le tien, pourvu que tu ne le mette pas en cendres »  

Dimanche 17 janvier 2010 à 22:24


La chaleur, perturbante et douce, d'une joue, le matin, le soir.
Les mains brulés sur un gobelet de café.
Des mots soudain. Des silences redoutés. 


Quotidien doux-réche, 

Le flou.
Ne rien attendre.
Prendre ce qui s'offre.
Donner ce qu'on peut.

Ne rien attendre. Ne rien demander. 
De personne. Rien. Personne.

Il y n'y rien a réparer. 
Y a besoin de rien. 

Y a rien. C'est bien comme ça.

Je ne veux plus jamais de ces vitesses et de ces murs. 

Je veux plus jamais de ces questions, pour rien. 

Je ne veux plus jamais de doutes. Je ne veux plus jamais d'espoir. 

Je ne veux plus m'en rendre malade pour qui que ce soit. Pour des mots ou des gestes. Pour rien. 


Je veux du tout petit quotidien. Et ne rien attendre. 

Jeudi 7 janvier 2010 à 21:17


Grain de sable.

Ordonner tout les fils. Un par un. Noeud. Noeuds dans le noeud. Noeuds dans les noeuds du noeuds. Les allonger, bien séparés, bien net, bien blancs. Respiration.

Une saloperie de grain de sable vient tout désorganiser.

Enfoncer les fils dans la peau comme des tiges de métal.

Certains endroits ne connaissent rien de ces tiges. Naturellement imperméables, il faut attendre le passage d'une tornade, d'une expérience, pour réveiller leurs sensibilités. 
Certains sont devenus sensibles, et puis ont développée rapidement une mince corne de protection. Carcasse, carapace aux molles tiges, qui éraflent à peine. 
Certains sont si vulnérable qu'on les croirait dénués de tout épiderme. Le plus innocent attouchement semble bouleverser tout le corps, tout le coeur. On effleure, et c'est les yeux, fermés, qui saignent.
Certains développent une cornée comme un dôme, sur laquelle la tige se heurte avec un bruit mat. Les vibrations passent sans peine dessous, et s'attaquent pernicieusement à un chair souvent à vif, sanguinolente.

 

On enlève pas le métal de sa chair. Dés qu’il s’est glissé, on ne peut plus l'effacer. On peut l'amollir. L'adoucir. Le faire si bien fondre dans son corps qu'on l'y oublie. Mais il reste. Toujours.

 

Des tiges s'enfoncent quotidiennement. Souvent si superficielles qu'elle ne laisse qu'une seconde un amer arrière-gout. Et puis, la pommade des minutes s'engrenait ou de la douceur d'une parole laissent le métal s'effacer dans les chairs. Dans les zones protégées.
Certaines immenses, bouleverse.
Certaines, minuscules, aux infirmes, infimes endroits, semblent causer sous le choc une irréparable blessure. Qui commencent a cicatrisé au bout de quelques heures à peine.
Certaines sont des plaies vives, ouvertes et suppurantes des mois durant. Rares.

 

On peut muer parfois. Impossible sont les mues qui sont si complètes qu'il ne reste trace d'aucun métal. La mue n'est que la peau, et le métal peut s'incruster jusqu'aux creux de nos organes.

 Un grain de sable lancé sans réflexion par un ignoré titan.
Si fin.
Quand on le tient dans la main, soudain, on devine, on devine l’existence d’un désert.

 

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