J'essuierais et j'embrasserais ton front quand tu fera des cauchemar la nuit, et je serais ton corps, tremblant comme celui d'un enfant, on tremblera a deux du grincement de l'armoire.
J'apprendrais a rouler tes cigarettes, à tasser le tabac, quand dehors le froid t'aura engourdi les mains.
On ira voir les villes mortes de Normandie, et, en novembre, on ne sera que deux dans l'immensité de la mer.
On fondra nos maux dans nos mots partagés.
Je me loverai dans ta main au cinéma, et je pleurerai sur ta peau pour une innocence bafoué au cinéma.
On s'endormira sans avoir mal, sans avoir peur, sur les moldy peaches. On colorera nos vies des mêmes B.O.
On photographiera les reflets de la lumière dans les flaques de pluie, la nuit. On ira écouter lire, la tête posé sur les bras.
Je respirerai l'odeur de poussière dans tes cheveux, quand on s'allongera sur le parquets de maison désertés, et le tissu démodé des fauteuils sur lesquels tu étendra tes jambes.
On s'inventera un nouveau prénom, et j'essaierai pas de te faire croire que les enfants ne meurent jamais.
On incarnera quelque uns de nos joyaux, même pas palissants sous le soleil cruel de midi.
On s'écrira en hésitant, en mettant une heure à rédiger quelques phrases, qu'on se retiendra d'effacer.
On aura peur de nos rêves trop grand pour nous, on s'engueulera, on y croira plus, on aura mal, on y croira à nouveau, la nuit.
Tu dira que je suis la bizarrerie du monde, et ta tendresse.
On ira marcher partout l'été, dédale de campagne, de villes et de plages, on dormira sous ma petite tente, rouge et pas étanche, on vendra des journaux pendant trois jours pour tout claquer un matin, en s'offrant le petit dej' dans un café de luxe, on sera dégueulasse sur les banquettes immaculé, et on achètera un livre défraichi dans une brocante, avec les 50 centimes qui nous restera, je le lirai à voix haute dans la chaleur de l'après midi, pendant que tu caressera ta sèche.
Le temps nous tuera, nous déroulerons chaque instant, en attendant. Croira tu en notre immortalité suspendu ?
Nous n'inventerons rien.
« Qu'importe ton corps, qu'importe pourvu que ce soit toujours le tien, pourvu que tu ne le mette pas en cendres »