Jeudi 31 décembre 2009 à 14:38

 

Ah...2009...une froide série de chiffres...et tout les bonheurs, toutes les épines qui se sont frileusement épanouies dessous. 365 journées de vie...

 Il y eu ces quelques semaines, au creux de l’été naissant, parmi les plus magnifiques de ma vie. Ces instants envoûtés par une chimère, cet adolescent pâle et nerveux, à la peau d’or pur, qu’il traitait comme souillée d’une boue abjecte, ineffaçable et imaginaire. On n’apprend pas aux oiseaux à voler, on ne peut forcer personne à se laisser aller à la vie, pas même ceux qu’on aime, surtout ceux qu’on aime. Vite envolé vers le réchauffement glaçant d’artificiels paradis, à peine effleuré, il a laissé, dans le vide soudain et assourdissant de mes bras inutilement contractés, le souvenir sépia des mots les plus beaux et les plus absurdes qu’on ne m’ai jamais adressé. Des ses mains dont on ne pouvait dire si elles étaient du sucre ou des bouts de verres, il a tracé dans ma chair des sillons dont je continue chaque jour de sonder la profondeur, et qui, lentement, coagulent, pour devenir lumière.

 Il y a eu ce certificat blême, qui n’intéresse personne, qui n’eut que pour utilité de tirer un trait palpable sur cette longue période d’apprentissage formaté, pré-pensé. L’avenir devant nous, aussi flou que si nous étions complètement myopes, beau malgré cela, beau pour cela.  

 Il y eu des amitiés agonisantes faute d’être nourris, des amitiés décevantes comme ces coupures qui font mal après coup, des rancunes inutiles, des propos superficiels et des promesses déjà obsolètes ( avons nous tellement vieillis depuis nos 16 ans ? ).

 Il y eu, aussi et surtout, baumes ô combien apaisants, seuls qui comptent peut-être vraiment, ces amitiés qui, doucement, se développent sans qu’on les attendent, et ces amitiés qui passent les années, en se collant aux modulations du temps.

 Il y eu ces complicités furtives d’une nuit, deux ou trois éveillés au bout des soirées. Les complicités furtives des journées, dans le soleil serein des vendredis midi.

Il y eu le terrible visage de cire d'une éteinte que j'aurai voulu éternelle. Il y eu ces larmes qui ne s'arrêtaient pas, et les passants rieurs ou pensifs, qui ne savaient même pas qu'un monde, suspendu jusqu'alors dans le ronronnement d'une pendule d'argent, venait de mourir. Il y eu, étouffé piteusement, le soulagement de plus avoir a observer la lente déchéance de la vieilesse.  

 Il y eu des musiques qui semblent pouvoir combler toutes les brèches, des livres et des films qui allument des étincelles, des étincelles qui se transforment parfois en véritables feux voués à ne plus laisser aucun répit à la nuit.

Il y eu la fadeur d'anciens moments de bonheur, décolorés par le temps, devenus diaphanes lors de forcenés reproductions. Il y eu la lumiére de bonheurs nouveaux, survenus sans calcul. 

 Il y eu la conscience plus aigue d’une passion. Les mots, toujours les mots, pas une journée sans griffonner une ligne, des millions de lignes sur tous les coins de feuilles, parfois retravaillées, souvent jetées.

 Il y eu ces premiers jours de septembre, comme une gifle cinglante, laissant pantelant. Et un nouveau départ maladroit, comme d’un animal nouveau-né, faisant ses premiers pas sur des pattes trop fines. Un nouveau départ revigorant comme une bouffée d’oxygène.

 Il y eu de l’acidité à s’y noyer, une attente au goût gris de l’ennui, il y eu des éclairs éclatants de douceurs, de joie, de sérénité, et l’espoir, toujours, tenace, un poing levé bleu comme la mer.

 Il y eu tout ces gens, ces moments, ces sensations, sur lequels les mots ne sont pas venus se poser. Parce que pas le besoin, pas l'utilité, pas l'envie, parce qu'on ne touche pas ça. 

17 ans...la lie de l’enfance. 


http://skanarde-saugrenue.cowblog.fr/images/woodstockcsg022.jpg" Les gens rigolent en voyant un hippy dans la rue. Un millitaire, ça, ça les rassurent"


Note personnelle ( a méditer dans un moment d'égarement, perdu dans les méandres d'un Balzac, ou dans la contemplation des coeurs sur les canards en plastiques ) :

Vaut-il mieux avoir le squelette à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ?

Lorsque le squelette est à l'extérieur, il forme une carrosserie protectrice. La chair est à l'abri des dangers extérieurs, mais elle devient flasque et presque liquide. Et lorsqu'une pointe arrive à traverser malgré tout la carapace, les dégâts sont irrémédiables. Lorsque le squelette ne forme qu'une barre mince et rigide à l'intérieur de la masse, la chair palpitante est exposée, elle reçoit toutes les agressions. Les blessures sont multiples et permanentes. Mais justement, cette faiblesse apparente force le muscle à durcir et la fibre à résister. La chair évolue.

J'ai vu des humains ayant forgé, grâce à leur esprit, des carapaces "intellectuelles" les protégeant des contrariétés. Ils semblaient plus solides que la moyenne. Ils disaient "je m'en fous" et riaient de tout. Mais lorsqu'une contrariété arrivait à traverser leur carapace, les dégâts étaient terribles.J'ai vu des humains souffrir de la moindre contrariété, du moindre effleurement, mais leur esprit ne se fermait pas pour autant, ils restaient sensibles à tout et tiraient des leçons de chaque agression"


Le temps des noyaux *
Little Lullaby

Samedi 21 novembre 2009 à 18:13

 

Crois tu, crois tu vraiment que nous sommes forts ?

Au milieu des dunes décharnées, le sera-t-on assez pour nous faire un abri de la chaleur de nos deux corps ? Mon amoir, Ne crains tu pas que les collines coléreuses ne nous avalent ? Les collines s’effritent sous le temps, les collines ont vécu bien trop longtemps, les collines agonisent, languissantes et toujours à la merci des minutes qui, s’ensommeillant, les oublient, les soumettent comme des fétu des pailles. Elles se meurent et elles en crèvent, ces dunes-immensité sur lesquelles, outrageusement, on s’allongue, on s’embrasse, on s’enlace et, sans lasse, on s’y fond l’un en l’autre.

Mon aimé, ces avides prêtresses, les collines au sable anémié, les as tu seulement remarquées ? Elles épousent nos formes étendues, s’assouplissent et se creusent, enveloppent nos membres. Mourantes qu’elles sont, foulées depuis des siècles, obligées de subir les assauts de nos corps mouvants, furieusement elles nous assaillent.

 

Sur elles, nous nous abandonnons, nos pâles mèches des cheveux ne s’y distinguent plus tandis qu’on s’y roule. Et alors, pendant que nous reprenons lentement nos souffles, ces assoiffées harassées tentent d’aspirer nos vies, l’étincelle essentiel nous animant ; collées à nos nudités, on peut les sentir, s’agrippant telles des sangsues.

Elles, elles qui jamais n’ont pu prendre formes, prendre corps, s’arracher à la terre et s’épanouir. Elles, soumises à l’ordre des choses, soumises à l’ordre de rester des masses étendues, compagnes immortelles de la mer. Elles se rebellent, ne les sens tu pas ? Elles se révoltent car elles expirent, car elles ont compris qu’elles sont aussi mortelles que nous deux (oui mon amour, nous allons mourir, nous aussi).

Alors, vengeresses éperdues, elles s’acharnent contre nous, charnels, elles cherchent. Quel combat pour nous arracher ce qui nous brûle debout ? Quel assaut pour nous réduire, comme elles, à une masse compacte de matière froide, reposé ?

Et nous sommes tout petits contre elles, face à la mer, la mère, la source insufflant le sel sur nos bouches pour les attirer l’une sur l’autre. Nous brûlons debout, oui, mais la brûlure devient fièvre dévorante sous le soleil, et nos jambes déjà flageolent, se brisent. Alors, contre ces dunes qui se meurent, et veulent kidnapper le feu de nos ventres, crois tu, ô mon aimé, crois tu vraiment que, serrés l’un contre l’autre, nous serons assez forts pour leur donner tort ? Les repousser, entremêler nos jambes pour que jamais nous ne soyons mis à terre ?

 

Pense tu, d’une pensée claire, sans l’influence des fards rougeoyants, rayonnants du sentiment, pense tu que nous pourrons être de tels forts, des forteresses à la fermeté inattaquable, mon ventre sur ton ventre, tes jambes entre mes jambes ? Si tous les éléments s’éprennent d’une folie meurtrière, si tout s’efface, si tout se détachent, nous, que serons nous ?

Saurons nous exister toujours ? Fiers, redressés, sans la moindre écorchure. A serrer si forts nos chairs les unes contre les autres qu’elles se seraient fondues en un seul amas de nerfs, de sang, de peau. Corps muté devenu un, entier, et doté d’un seul esprit qui ne saurait plus qu’au commencement, il était deux, deux épris, si forts qu’ils ont transformés toutes les lois de la nature. Fondus, brûlants toujours, débarrassés de tout les superflus de l’âme et du corps. Les petits utilitaires du corps pour se défendre, disparus, car contre quoi se défendre, Mon Tendre, si nous sommes un, enfin ?

Nos dents ou nos ongles, ainsi, qui se sont si souvent heurtés ou croqués par le passé, se seront réduits en une poudre plus fine et plus blanche que le traître sable. Nos dents ou nos ongles, en une infinité de miettes superflues, giseront au milieu du vent, se perdront dans les bourrasques, se répandront dans le monde entier, et termineront paisiblement leur course, grains par grains. L’un, le premier fragment broyé, finira sur les draps immaculés de deux amants au premier soir, visages rougissants et bras pudiques. Un autre, la dernière parcelle de notre dureté ancienne et consumée,  l’infinie dernière, ira se déposer sur le corps livide d’un homme s’étant calciné l’esprit, à la peau maintenue chaude et humide par des larmes, celles versés infiniment par l’aimante toujours vivante, et désormais séparée, de cet âme là, envolée. 


 
Une éternité que j'avais rien mis ici. Fichtre. C'est marrant de constater en passant, qu'il y a toujours un ou deux visiteur par jour, passant pour voir on ne sait quoi. Le passé peut être. Dire que j'ai commencé a mettre des trucs ici à 15 ans. Comme je te le dis. La bonne blague. 
J'a plus trop a dire ici sans doute. Peut etre que je devrais créer une autre page. Peut etre qu'ici ça commence a se gangréner. J'sais pas. 


Samedi 25 avril 2009 à 13:05


http://skanarde-saugrenue.cowblog.fr/images/Caligramme.jpg

Lundi 23 février 2009 à 21:47



...Les vetements péle-méle sur la chaise. Les CDs en pile précaire et les bandes dessinés mélangées sur le bureau. Un roman ouvert et posé à l'envers sur le lit en désordre. La couverture aux couleurs tendres et le titre claquant. Vive la république ! Un poster violet aux dessin naïf décroché à moitié. Le sac fatigué affalé par terre, motif explosif de Marilyne et Warhol, laissant échapper des feuilles un peu froissé. Un cahier en équilibre vaseux entre mes genoux et le lit. Mon bic qui tracent des lettres d'un bleu un peu terne, scolaire. Des mots d'un écriture maladroite, enfantine qui montent et qui descendent sur les lignes si nettes. De l'anglais mal orthographié. Un baillement étouffé et
Mano Solo dans le soir qui s'éteint * 


http://imagecache2.allposters.com/images/pic/KUN/5574~Le-baiser-Affiches.jpg
 

Je chante un baiser *

Jeudi 12 février 2009 à 21:22


C'est un de ces moments, ces moments qui semblent suspendus. Comme les dimanches-camomille* ou le temps semble s'être recroquevillé sur lui même, ou le ciel gris ne dérange plus, mais plonge dans dans une torpeur qu'on finirait par aimer. Comme les lundis après midi, ou l'on a dépassé le pénible passage du lundi matin, ou le soleil commence subitement a pointer le bout de son nez, ou il semble bon de se laisser vivre, tout d'un coup. Ici, c'est un de ces moment de vacances, ou on en pense a rien, ou on ne fait rien. Il y a des gens que ça dérange, quand le temps semble se ralentir. Je savoure de prendre le temps de regarder celui çi s'écouler.

http://www.futuropolis.fr/feuilletage/717170/717170_01.jpg
Enchaîner ces petits luxes minuscules. Lire un livre jusqu'a 3heures du matin, pelotonné dans la couette, un bras qui dépasse pour tenir le livre. Lire jusqu'a avoir tourner la dernière page, reposer le livre un peu hébété, très légèrement triste ou lasse. Finir un livre, c'est comme une toute petite mort. On s'en est nourri pendant quelques heures et il nous laisse là, comme en disant "A vous de bâtir la suite". Eteindre la lumière enfin, et regarder briller les étoiles phosphorècentes sur le mur. Couper le réveil, savourer à l'avance l'idée de ne pas maitrise l'heure a laquelle on se reveillera. Et puis se réveiller a une heure délicieusement tardive. Manger une tartine dègoulinante de Nutella a 12H30 en guise de petit déjeuner. Manger un bol de spécial K vanille-fruit rouge a 15H30 en guise de déjeuner, en regardant ma maman essayer un savant mélange brioche-jambon-banane et mon frére se faire des nouilles chinoises pour la 5eme ou 6eme fois depuis le début des vacances. Les yeux fixés sur le paquet de céréales, en souriant de la niaiserie avec laquelle les conseil de régime sont écrit. Les cheveux emmélés, retenu par un élastique détendu, un jean troué qui connait par coeur la forme de mon corps, un sweet déteint, vieux, large dans lequel s'emmitoufler. Regarder l'exemplaire défraichi d'un Agatha Christie posé sur la table.Les  Agatha Christie, délicieuses friandises, 4 heures littéraires, comme une pause savoureuse. Comme ce moment là.

Image : Les ensembles contraires *


Mano Solo - Le monde entier *

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast