Jeudi 7 janvier 2010 à 21:17


Grain de sable.

Ordonner tout les fils. Un par un. Noeud. Noeuds dans le noeud. Noeuds dans les noeuds du noeuds. Les allonger, bien séparés, bien net, bien blancs. Respiration.

Une saloperie de grain de sable vient tout désorganiser.

Enfoncer les fils dans la peau comme des tiges de métal.

Certains endroits ne connaissent rien de ces tiges. Naturellement imperméables, il faut attendre le passage d'une tornade, d'une expérience, pour réveiller leurs sensibilités. 
Certains sont devenus sensibles, et puis ont développée rapidement une mince corne de protection. Carcasse, carapace aux molles tiges, qui éraflent à peine. 
Certains sont si vulnérable qu'on les croirait dénués de tout épiderme. Le plus innocent attouchement semble bouleverser tout le corps, tout le coeur. On effleure, et c'est les yeux, fermés, qui saignent.
Certains développent une cornée comme un dôme, sur laquelle la tige se heurte avec un bruit mat. Les vibrations passent sans peine dessous, et s'attaquent pernicieusement à un chair souvent à vif, sanguinolente.

 

On enlève pas le métal de sa chair. Dés qu’il s’est glissé, on ne peut plus l'effacer. On peut l'amollir. L'adoucir. Le faire si bien fondre dans son corps qu'on l'y oublie. Mais il reste. Toujours.

 

Des tiges s'enfoncent quotidiennement. Souvent si superficielles qu'elle ne laisse qu'une seconde un amer arrière-gout. Et puis, la pommade des minutes s'engrenait ou de la douceur d'une parole laissent le métal s'effacer dans les chairs. Dans les zones protégées.
Certaines immenses, bouleverse.
Certaines, minuscules, aux infirmes, infimes endroits, semblent causer sous le choc une irréparable blessure. Qui commencent a cicatrisé au bout de quelques heures à peine.
Certaines sont des plaies vives, ouvertes et suppurantes des mois durant. Rares.

 

On peut muer parfois. Impossible sont les mues qui sont si complètes qu'il ne reste trace d'aucun métal. La mue n'est que la peau, et le métal peut s'incruster jusqu'aux creux de nos organes.

 Un grain de sable lancé sans réflexion par un ignoré titan.
Si fin.
Quand on le tient dans la main, soudain, on devine, on devine l’existence d’un désert.

 

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