Dimanche 12 octobre 2008 à 20:16


Extrait de la Lettre ouverte a monsieur Paul Faber - Boris Vian, 1954.
Contexte : fin de la guerre d'Algérie et censure de la chanson Le Déserteur


 Appellerez-vous une bonne guerre celle que l'on a tenté de faire mener aux soldats français en 1940? Mal armés, mal guidés, mal informés, n'ayant souvent pour toute défense qu'un fusil dans lequel n'entraient même pas les cartouches qu'on leur donnait, les soldats de 1940 ont donné au monde une leçon d'intelligence en refusant le combat; ceux qui étaient en mesure de le faire se sont battus —et fort bien battus; mais le beau geste qui consiste à se faire tuer pour rien n'est plus de mise alors qu'aujourd'hui on tue mécaniquement et à grande échelle.

D'ailleurs mourir pour la patrie, c'est fort bien; encore faut-il ne pas mourir tous —car où sera la patrie? Ce n'est pas la terre —ce sont les gens, la patrie. Ce ne sont pas les soldats : ce sont les civils que l'on est censé défendre— et les soldats n'ont rien de plus pressé que de redevenir civils, car cela signifie que la guerre est terminée.




Monsieur Faber, ne cherchez pas l'insulte où elle n'est pas et si vous la trouvez, sachez que c'est vous qui l'y aurez mise. Je dis clairement ce que je veux dire; et jamais je n'ai eu le désir d'insulter les anciens combattants des deux guerres, les résistants, parmi lesquels je compte bien des amis, et les morts de la guerre — parmi lesquels j'en comptais bien d'autres. Jamais je n'insulterai des hommes comme moi, des civils, que l'on a revêtus d'un uniforme pour pouvoir les tuer comme de simples objets, en leur bourrant le crâne de mots d'ordre vides et de prétextes fallacieux.

J'ai trente-quatre ans aujourd'hui, et je vous le dis : s'il s'agit de défendre ceux que j'aime, je veux bien me battre tout de suite. S'il s'agit de tomber au hasard d'un combat ignoble sous la gelée de napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts politiques, je refuse et je prends le maquis. Je ferai ma guerre à moi. Le pays entier s'est élevé contre la guerre d'Indochine lorsqu'il a fini par savoir ce qu'il en était, et les jeunes qui se sont fait tuer là-bas parce qu'ils croyaient servir à quelque chose—on le leur avait dit— je ne les insulte pas, je les pleure; parmi eux se trouvaient, qui sait, de grands peintres— de grands musiciens  et à coup sûr, d'honnêtes gens.





Samedi 28 juin 2008 à 15:34


Vous croyez qu'on peut se manger soi-même et rétrécir jusqu'à ce qu'il ne reste que la tête et l'estomac ?


Dimanche 22 juin 2008 à 22:29


Te souviens tu du jour ou cette fille sage s'arracha quatre dents afin de te donner un précieux témoignage de son amour ardent ?







Amour-Roi
Dites-moi
La si belle
 Colombelle
 Infidèle
Qu'on appelle
 Petite Lou
Dites Ou
Donc est-elle
Et Chez qui


G. A - Poèmes à Lou

Lundi 26 mai 2008 à 21:21


" Je suis pas trés sur que Phoebé comprenait ce dont quoi je parlais, aprés c'est qu'une petite fille. Mais au moins elle écoutait. Si au moins quelqu'un écoute c'est déjà pas mal.

Je pensai a quelque chose. Quelque chose de dingue. J'ai dit " Tu sais ce que je voudrais être ? Tu sais ce que je voudrais être si on me laissait choisir, bordel ?
- Quoi ? Dis pas de gros mots.
- Tu connais la chanson " Si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles" ? Je voudrais...
-  C'est « Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles ». C'est un poème de Robert Burns.
- Je le sais bien que c'est un poème de Robert Burs. Je croyais que c'était "Si un cœur attrape un cœur". Bon. Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté  au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils s'approchent trop près du bord. Je veux dire s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C'est ce que je ferais toute la journée. Je serais juste l'attrape-cœurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. D'accord, c'est dingue."

La môme Phoebé, pendant longtemps elle a rien dit. Puis quand elle a dit quelque chose elle a dit "Papa va te tuer".
J'ai dit " S'il le fait, je m'en fous pas mal".  "






Samedi 17 mai 2008 à 22:49



J'ai la vie qui m' pique les yeux. J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu. Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut. Pas beaucoup, mais un p'tit peu.

J' m'interesse plus à grand chose. Même pas fatigué, j' me r'pose. J' bois la vie à toute petite dose. J' vois plus la couleur des roses. Dans ma guitare, y a plus rien. Plus une note, plus un refrain.. Dans mes doigts, y a rien qui tient. Dans ma peau, y a qu' du chagrin.



Au bistrot du temps qui passe, j' bois un verre à la terrasse. J' me dis qu' à l'école de l'angoisse, j' s'rai toujours l' premier d' la classe. C'est toujours un fond d' tiroir. C'est toujours un train qui part.

J' voudrais vivre rien qu'en vacances, qu' ce soit tous les jours bizance, qu' ce soit tous les jours l'enfance, dans un monde que d'innocence. Mais, j' vis tout seul, et dans mon dictionnaire de rimes, avec amour, y a qu' déprime.


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